11 mai 2018 - Château de La Motte Thilly
Celles et ceux qui me suivent sur Facebook savent que j'ai accompagné Maman dans sa "résidence d'été" de l'Yonne. Après avoir aéré la maison, fait un peu de ménage, taillé les arbustes qui avaient tendance à prendre leurs aises, nous avons décidé de nous accorder une "récréation" et d'aller visier le château de La Motte Thilly situé à une trentaine de kilomètres, tout près de Nogent sur Seine.
Ce château de famille fut construit sous les ordres de deux frères, Joseph Marie et Pierre Terray en 1754 et s'est transmis de génération en génération jusqu'en 1972 où la dernière marquise, sans héritier, lègue le château à la Caisse Nationale des Monuments Historiques à la condition qu'il soit maintenu en l'état et que "le visiteur puiss y ressentir le sentiment d'une présence". Le but est atteint, nous avons ressenti cette "présence" tout au long de la visite. C'est un château sobre, à taille "humaine" et où l'on a l'impression que les propriétaires sont sortis faire un tour et vont revenir d'un instant à l'autre
Pour atteindre le château, il faut suivre une longue allée :
Comme nous sommes un peu en avance pour la première visite guidée de l'après-midi, nous faisons un tour dans le parc.
De chaque côté du parc, une statue trône : à l'est c'est Diane,
A l'arrière du château, on trouve un "miroir d'eau" avec une jolie perspective, surtout avec ce temps superbe :
Tout à coup, nous avons entendu un retentissant "LEON.... LEON"... nous avons suivi le bruit et découvert une volière avec plusieurs "paonnes" (on prononce "panne"...) et deux paons. Hélàs, pas de roue... c'est l'heure de la sieste...
Nous remontons doucement vers le château car l'heure de la visite approche :
Durant la visite, notre guide nous fait garder à l'esprit que le château fut habité jusqu'en 1972. Les pièces sont donc empreintes de "modernité". Ici une salle de bains où objets anciens et plus récents se cotoyent : sur le meuble-lavabo (à droite), des objets en porcelaine du 19ème siècle et des robinets qui n'existaient pas à l'époque...
Revenons quelques instants sur lesdits objets en porcelaine. Savez-vous ce qu'est un "bourdaloue" (l'objet qui ressemble à une saucière, devant le broc sur la photo). Eh bien non, ça n'est pas une saucière, mais un objet très "féminin". A la cour de Louis XIV, le prédicateur Louis Bourdaloue était connu pour ses prêches extrêmement longs. Aussi cet objet, qui s'adaptait parfaitement à la morphologie féminine, était-il glissé sous leurs robes à panier et leur permettait de se soulager sans rien manquer du discours du prélat...
Le château compte 72 pièces, dont une trentaine de chambres à l'étage. On voit ici une enfilade de pièces du rez-de-chaussée :
Le cabinet de travail dans lequel la dernière résidente, la Baronne de Maillé rédigeait sa correspondance et réglait les affaires du domaine au début des années 1970 :
La salle de billard où les messieurs se détendaient après le repas :
La décoration du château est essentiellement réalisée en trompe l'oeil :
Le salon bleu où les dames papotaient pendant que les messieurs jouaient au billard :
La bibliothèque qui contient 9.000 livres, dont des éditions rares acquises par le comte de Rohan-Chabot au début du 20ème siècle.
On y trouve un très beau tableau (d'un peintre Flamand dont j'ai oublié le nom) -on dirait une photo tellement les détails sont fins- de l'une des occupantes du château Louise Rouen des Mallets :
Nous passons dans la salle à manger, pièce qui devait être décorée très sobrement afin de ne pas distraire les convives des mets qui leur étaient présentés !
Nous nous dirigeons ensuite vers les chambres, toutes situées à l'étage. Nous empruntons un très bel escalier, implanté bien après la construction du château et qui s'est écroulé trois fois parce que les encrages avaient été mal conçus... espérons qu'il tienne le coup lors de notre passage !.
Toutes les chambres sont équipées d'un cabinet de toilette, certaines ont en plus une garde robe. Dans l'entresol situé au-dessus, se trouvaient les chambres des domestiques.
Le château recevait beaucoup de monde lors des périodes de chasse, c'est la raison pour laquelle l'étage comporte plus de 30 chambres, toutes décorées avec soin (les meubles sont presque tous ceux acquis par la famille au fil du temps).
Nous terminons la visite intérieure par la chambre de la dernière occupante des lieux.
Avant de repartir nous allons jeter un oeil aux bâtiments de l'orangerie où étaient conservés orangers, cédratiers, pieds d'ananas et autres plantes exotiques. Elle est en cours de réaménagement et devrait prochainement accueillir de nouveaux specimens botaniques.
Voilà, la visite est terminée, nous quittons ce bien bel endroit pour regagner notre modeste logis !.